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F.E.A
25 janvier 2016

Sylvie JOUBERT, une sociologue de l'ovniologie

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Sylvie JOUBERT est docteur en sociologie. Elle a publié plusieurs ouvrages sur des sujets généralement considérés avec peu d'intérêt par le monde universitaire. Ses travaux de recherche abordent très ouvertement le domaine du paranormal et des ovnis. Deux ouvrages en particulier sont sur le point de constituer une référence dans le domaine de la recherche sur les manifestations ovnis et sur les Autres....., ceux qui sont à l'origine de ces manifestations.

1) F.E.A: En quoi l'ovniologie est-elle un sujet sociologique ?

Sylvie JOUBERT: Tout simplement parce que c’est quelque chose de présent dans nos sociétés actuelles ou passées, parce qu’elle forme des groupes d’intérêts prenant des formes institutionnelles différentes (association, club, presse, etc. ) sur tous les continents. Elle fait partie de notre postmodernité, voire de notre vie quotidienne, au même titre que le sport, la lecture, le cinéma, etc. À ce titre elle est un objet de sociologie comme n’importe lequel.

2) F.E.A: L’interaction avec les êtres extraterrestres ou venant d'autres mondes est-il un sujet légitime pour une sociologue?

Sylvie JOUBERT: Que l’ovniologie / ufologie soit un terrain d’étude légitime pour le sociologue, oui, même si ce n’est pas le terrain de prédilection des sociologues préférant majoritairement des sujets plus « nobles » ayant une base concrète, objective et empirique : ex, sociologie de la famille, sociologie du travail, sociologie de l’urbanisme, etc. Compte tenu du fait que les êtres extraterrestres ne sont pas validés par la science à ce jour et que la sociologie se revendique comme science sociale, elle répond à un protocole de validation assez identique aux autres sciences. Dans cette perspective, l’interaction des E.T avec nous va relever d’une sociologie des rumeurs, des légendes, des croyances ou quelque chose de ce type. Par contre, si vous acceptez de vous démettre de l’influence objectiviste qui n’est à vrai dire qu’un positionnement méthodologique et théorique parmi d’autres, alors, oui vous commencez à ouvrir le champ de réflexion-recherche, vous élargissez l’éventail de la notion même de légitimité. Par cette d’extension de la légitimité, l’interaction avec les E.T. prend alors toute sa place, et ce second positionnement est le mien depuis 30 ans.

citoyenneté galactique

3) F.E.A: Depuis les années 2000, les astronomes ont détecté plusieurs milliers de planètes. La sociologie peut-elle aider notre monde à préparer l'avenir ?

Sylvie JOUBERT: Bien sûr, mais avec l’aide des autres disciplines. L’avantage de la sociologie est son aptitude à zoomer et dézoomer sur une situation donnée. Par exemple, vous pouvez zoomer sur un témoignage individuel lié à une observation de vaisseau dans le ciel afin d’apprécier la situation d’un point de vue objectif tout en appuyant votre enquête sur un entretien qualitatif auprès de cette personne ou d’autres ayant aussi observé cette manifestation. Mais la sociologie est aussi en mesure de « dézoomer », c’est-à-dire de prendre du recul culturel et anthropologique, et se demander comment la conscience collective pourrait être impactée par un contact entre 2 civilisations venant de coins distants de la galaxie ou même de l’univers. En ce cas, vous pourrez entrevoir les conséquences sur nos institutions politiques, religieuses, scientifiques ou autres… bref, zoomer et dézoomer informe toujours sur ce que l’avenir nous prépare…. Ovni ou pas !

parasciences

4) F.E.A: Vos ouvrages concernent aussi d'autres phénomènes qui sont reliés au paranormal. Y-a-t-il un lien avec le domaine ufologique ?

Sylvie JOUBERT: Sociologiquement oui, et je m’explique. Les phénomènes ovni(s), les expériences de NDE-EMI, les apparitions de fantômes et autres formes paranormales se manifestent de différentes façons, personne ne disconvient de cela ! Toutefois, ces domaines ont en commun le fait de mettre à mal le rationalisme et le scientisme ayant la prétention de définir ce qui est vrai ou faux, réel ou irréel, objectif et subjectif. Or, tous ces domaines poussent nos sociétés à proposer de nouvelles briques aux fondements du savoir et de la réalité. Les E.T , les fantômes et autres formes spirites ne sont pas nous, ce sont ceux que j’appelle « les Autres », or, pour l’instant l’urgence sociale consiste à faire accepter la simple idée générique de ces « Autres », afin que nos sociétés ne soient plus dans le déni à leur égard. N’isolons pas trop ces domaines les uns des autres pour l’instant, car ces phénomènes ont une première étape commune à franchir : celle de leur reconnaissance officielle par le monde académique et institutionnel…. Nous sommes en bonne voie, mais ce n’est pas gagné !

SJ

5) F.E.A: Pour les ovniologues, les manifestations ovni ainsi que leur attitude comme le non-contact officiel ou leurs manoeuvres près des sites ou des bâtiments nucléaires démontre un aspect de leur volonté politique, de leur psychologie et de leur sociologie. Êtes-vous d'accord avec cette idée ? La sociologie de ces mondes exogènes pourrait-elle guider leurs interventions et leur non contact par exemple ? Pourrions-nous développer une sociologie qui permettrait de mieux comprendre leur pensée ?

Sylvie JOUBERT: Il y a sans doute quelque chose à comprendre dans ce non contact officiel ou dans ces survols, mais je serais tentée de dire que tout ce que nous pourrions dire en terme d’interprétation de leur comportement ne sera que pure spéculation… intéressante, nécessaire même, mais spéculation. Une authentique sociologie des mondes exogènes commencera quand une première rencontre aura eu lieu collectivement, c’est-à-dire qu’ils seront identifiés comme un ou des groupe(s), pouvant d’ailleurs appartenir à d’autres dimensions, pourquoi pas ! Et c’est aussi pour cela qu’il est important que les autres phénomènes paranormaux puissent se ne pas trop s’éloigner de l’ufologie, car rien ne dit que l’E.T ait une masse corporelle comme la nôtre, peut-être ressemblent-ils parfois à ce que nous nommons anges, elfes, orbes, fantômes, etc. En l’état actuel des choses, tout doit rester sociologiquement ouvert au niveau des possibles. Entamer une sociologie exogène débute donc, selon moi, par la volonté d’ouvrir cet éventail des possibles autour des formes des « Autres », à partir de ce que nous connaissons ici-bas.

6) F.E.A : Que faire de plus ?

Sylvie JOUBERT: Il y a une autre façon de chercher à évaluer leurs comportements, elle consiste à nous auto-analyser, à observer nos propres limites, nos programmations, nos aliénations, nos peurs, et à comprendre que tout ceci constitue aussi un message collectif, c’est-à-dire un signal envoyé bien au-delà de nous-mêmes en direction du cosmos. Puis, envisager que le retour (en réception) suite à ce signal collectif puisse être à la mesure de la fréquence vibratoire sur laquelle nous avons émis. Par conséquent, tant qu’une majorité de personnes sur cette planète doute, se moque de ces idées, à peur, hésite, fait un pas en avant puis deux en arrière dans son cœur et ses tripes (je ne parle pas du mental qui peut artificiellement faire croire que tout le monde est ouvert à l’idée…), alors les choses sont difficile. Également, tant qu’une partie du monde (animaux autant qu’humains) continue d’envoyer du signal collectif de malnutrition, de soumission, de maltraitance et de violence, il y a de toute façon peu de chances que le contact se fasse dans les meilleures conditions. Donc, ne détournons pas nos yeux et nos sensibilités vers l’infini cosmos et ses habitants, pour fuir ce que nous sommes à l’intérieur : n’oublions pas que le « regard OUT » est intimement lié, voire quantiquement intriqué avec le « regard IN » que nous portons sur nous-mêmes. Les comprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord, nous comprendre et appeler ainsi une action simultanée, symétrique.

Merci beaucoup à Sylvie JOUBERT

Site de présentation de Sylvie JOUBERT

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