Editorial de la LETTRE 9-2010 AAAF 6 Rapport d'étape et entretien du Gal LENE
En exclusivité et avec l'aimable autorisation du Président de la commission Sigma de l'Association Aéronautique et Astronautique de France
LETTRE 9 - 2010
Editorial: Sommes-nous seuls dans l'Univers ?
De tout temps, l’existence de mondes habités au-delà de
la Terre a nourri l’imaginaire humain. Epicure, 300 avant
notre ère, écrivait déjà à Hérodote: “Les mondes sont
en nombre infini...On ne saurait démontrer que dans tel
monde des germes tels que d’eux se forment les animaux,
les plantes et tout le reste de ce qu’on voit, pourraient
n’être pas contenus”. Un siècle avant Jésus-
Christ, Lucrèce mentionne dans De natura rerum la possible
existence d'extraterrestres: «Si la même force, la
même nature subsistent pour pouvoir rassembler en
tous lieux ces éléments dans le même ordre qu'ils ont
été rassemblés sur notre monde, il te faut avouer qu'il y
a dans d'autres régions de l'espace d'autres terres que
la nôtre, et des races d'hommes différentes, et d'autres
espèces sauvages.». Dans Le Banquet des Cendres,
Giordano Bruno (1548–1600) fait également mention de
la possibilité d'habitants d'autres mondes: «… ces mondes
sont autant d’animaux dotés d’intelligence; qu’ils
abritent une foule innombrable d’individus simples et
composés, dotés d’une vie végétative ou d’entendement,
tout comme ceux que nous voyons vivre et se
développer sur le dos de notre propre monde ». Bernard
Le Bovier de Fontenelle publia en 1686 ses Entretiens
sur la pluralité des mondes, tandis que le physicien et
astronome hollandais Christiaan Huygens publiait le
Kosmotheoros en 1698. Emmanuel Kant fut également
un fervent défenseur de l’existence d’une vie au-delà de
la Terre. Et au 20ème siècle, cette idée n’a cessé d’alimenter
une vaste littérature de science fiction.
Que chercher ? Où chercher ? Les scientifiques
recherchent essentiellement une vie prenant son origine
dans l’eau et fondée sur la chimie du carbone, non pas
par simple mimétisme avec la vie terrestre, mais parce
que ces deux ingrédients, l’eau et la chimie du carbone,
possèdent des propriétés exceptionnelles démontrées
en laboratoire. Il existe plusieurs sites dans le Système
Solaire - Mars, Europe, Titan, Encelade - où ces ingrédients
ont pu coexister et conduire à des systèmes vivants
mais ces systèmes, qui restent hypothétiques, n’ont, à
l’évidence, pas dépassé le stade microscopique. Le
développement d’éventuelles intelligences extraterrestres
n’est donc envisageable que sur une planète
extrasolaire (exoplanète) habitable, c’est-à-dire
rocheuse, ni trop grosse (gazeuse), ni trop près, ni trop
loin de l’étoile. Depuis une quinzaine d’années, près de
500 exoplanètes ont été découvertes (exoplanet.eu)
mais la plupart d’entre elles sont des géantes gazeuses
inhabitables.
A quand la découverte attestée de la première exoplanète
habitable comparable à la Terre ? Pour très bientôt,
si on en croit un article scientifique accepté pour
publication mi septembre (http://arxiv.org/abs/
1009.2212). Se fondant sur les découvertes des exoplanètes
dans les 15 dernières années, sur leur propriétés,
leur température et leur masse, les professeurs
Samuel Arbesmans et Gregory Laughlins de Harvard et
de l'Université de Californie, Santa Cruz, ont calculé les
probabilités de découvrir une planète semblable à la
Terre : 66% d'ici 2013 et 75% d'ici 2020. Mais la date
médiane de découverte d’une deuxième Terre est bien
plus proche : «en utilisant les analyses sur les planètes
récemment découvertes, nous prédisons la découverte
de la première planète semblable à la Terre dans la première
moitié de 2011, la date la plus probable étant
début mai 2011».
Fin septembre 2010, une exoplanète présentant des conditions favorables à l’émergence de la vie a été découverte. Il s’agit de Gliese 581 g, l’une des 6 planètes orbitant autour de l'étoile Gliese 581, une naine rouge de 0,31 masses solaires située à quelques 20 années-lumière de la Terre dans la constellation de la Balance. L’exoplanète est située dans la zone habitable de l’étoile et sa masse est estimée à environ trois ou quatre fois celle de la Terre, de sorte qu'elle pourrait être constituée essentiellement de glaces et/ou de roches. Elle pourrait posséder une atmosphère dense permettant des températures clémentes à sa surface, compatibles avec la présence d'eau liquide.
Mais comment confirmer l’existence d’intelligences extraterrestres? Au-delà de l’intérêt sociétal évident, une visite de voyageurs extraterrestres confirmée scientifiquement répondrait de manière spectaculaire à cette attente. C’est le but que s’est fixé la Commission SIGMA de l’Association Aéronautique Astronautique de France, SIGMA/3AF, créée en mai 2008, et dédiée à l’étude des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés (PAN). Dans la présente Lettre 3AF, la Commission publie son Rapport d’Etape ainsi que le Compte rendu de l’entretien que lui a accordé le Général Léné de l’Armée de l’Air, consacré aux Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés.
André Brack
Centre de biophysique moléculaire, CNRS
Lettre N°9 - 2010 :
Editorial
Rapport d'Etape - Introduction - La situation actuelle en France
LE BILAN DE SIGMA
Implications militaires du phénomène des OVNI
LES CAS FRANÇAIS LES PLUS SIGNIFICATIFS
CONCLUSIONS PROVISOIRES
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