Mémoire de forme et cicatrisation des matériaux

Une découverte française - cicatrisation des polymères

L’école supérieure de physique et chimie industrielle de la ville de Paris (et le CNRS), créée à par Pierre Gilles de Gennes, prix Nobel de physique et dirigée par Ludwik Leibler a récemment annoncé la fabrication d’un caoutchouc ayant la propriété de se cicatriser après une rupture. En clair, il s’agit d’une fibre élastique capable, après avoir été coupée, de se recoller en appliquant une pression sur les deux morceaux. Il s’agit d’un élastomère possédant une mémoire de forme, ayant les propriétés de conserver son identité et de réassocier spontanément ses structures moléculaires.

Après la rupture, les molécules du polymère cherchent à reconstituer leur association dans un processus dit «d’auto-cicatrisation ».

"Pour lui donner les propriétés d'un caoutchouc, il faut le mélanger avec des molécules hydrocarbonées qui abaissent la température de vitrification", précise Francois Tournilhac, un signataire de l'article dans Nature. On peut ensuite étirer doucement le matériau, qui retourne à sa forme initiale après quelques minutes. Si on le casse, il suffit de rabouter les deux extrémités, et la cicatrisation commence à température ambiante. "En employant les molécules que nous avons inventées, il est possible de conférer de nouvelles propriétés à des polymères existants", précise M. Leibler, un co-signataire de l’article dans Nature. Pour l’instant, les premières applications pourraient concerner des jouets, des adhésifs, des joints d'étanchéité, des additifs dans les bitumes, ou des revêtements de protection de surface.

Notons que les matériaux à mémoire de forme ont été évoqués publiquement à plusieurs reprises dans les affaires de P.A.N à partir des années 1970. Toutefois, il s'agissait de matériaux d'apparences métalliques.

Michel Ribardière